L'entraînement des Jacouillets

Nous voilà bientôt sur le chemin de Saint-Jacques.... Pour cinq jours ! Afin de tester nos capacités à nous lancer dans la grande aventure, nous en avons prévu une petite... 

Daniel me dit qu'un des plus beau coin du GR 65 (sentier de grande randonnée qui va de Genève à Roncevaux) se trouve être l'Aubrac. Pas de sushi, ma religion ne m'interdit aucun délire géographique, va pour l'Aubrac! 

Nous partons demain matin à 7 h 30 de sa maison rochelaise dans ma petite CLIO bleue. Nous venons de passer quelques jours à peaufiner notre équipement. Je frise les 13 kg portés sur moi et dans mon sac à dos. J'en ai sans doute prévu trop comme tout novice qui se respecte. 

Mais bon. 

La météo n'est pas bonne et nous aimons notre petit confort.

Arrivés à Conques, un ami nous accueille et nous apporte le soutien logistique nécessaire. Entre autre il doit nous emmener à Nasbinals, au départ de notre petit périple d'une petite centaine de km en 4 étapes, pour que nous puissions retrouver notre titine qui nous ramènera au bord de l'Océan.

J'ai hâte d'être à demain.

Samedi 18 mai

Samedi 18 mai

Ce matin le ciel a décidé de faire « pluie pluie » sur la jolie ferme du jardin sous les arbres qui nous a gentiment accueillis hier soir dans cette belle nature aveyronnaise.

Violette, la maîtresse des lieux, et sa fille Julie nous ont reçu  en compagnie de Raphaël le chéri de Julie et de David, l'ami de toujours. Cette maison ancienne surplombant la rive gauche du Lot est un haut lieu de la permaculture, de l’éco-construction, et de tout un tas d’activités et de techniques allant dans le sens de la préservation de notre planète.

Hier soir, Julie et Raphaël nous ont concocté un repas de roi. Lasagne végétarienne muffin pomme banane chocolat, tarte aux pommes et tutti quanti. Violette et moi avons parlé longuement d'apiculture et d'abeilles sauvages et plus généralement de cette société qu’il faudrait changer rapidement avant qu’elle ne coure à la catastrophe…

Un paradis végétal pour charmants Bisounours...

Ce matin Raphaël nous a emmené en voiture à Nasbinals notre point de départ. 1h30 de route et de toutes petites routes à travers la verdoyante nature locale !

Ça commence très fort !

Notre objectif du jour est relativement peu ambitieux : nous devons traverser le plateau de l'Aubrac et redescendre vers Saint-Chély d'Aubrac.

17 km de petits chemins caillouteux très très mouillés. Nous croisons des jacquets tous les 150 m... Mi-mai par temps de pluie et par un froid de canard (3°), ça présage de la convivialité du périple.

Les photos sont >>>ICI

Dimanche 19 mai

Hier nous sommes arrivés à 15h dans le village de Saint-Chély-d’Aubrac. Nous nous sommes mis à chercher de quoi dormir. Premier essai, le gîte municipal : il ne restait qu’une place. Nous  avons tenté un gîte un peu plus bas, juste derrière, où nous nous sommes fait recevoir par une grande blonde -téléphone collé à  l’oreille- qui nous a purement et simplement éconduits d’une façon très peu protocolaire (voire carrément impolie). Enfin nous avons trouvé un petit restaurant tenu par Karine qui avait des chambres d’hôtes et qui faisait gîte en pension complète.

Après une bonne soupe aux croûtons trempés et un aligot nous sommes allés nous coucher.  Il ne nous a pas fallu beaucoup de temps avant de nous endormir.

Ce matin après un bon petit déjeuner nous sommes partis sur le chemin de Saint Côme d'Olt, ultime étape avant Espalion à 22 km. Le jeu est de descendre du plateau de l’Aubrac qui se situe à 1200 mètres jusqu’aux rives du Lot. Nous aurions amené des sacs poubelles, ils auraient pu nous servir de luge à boue...

Les plaques du chemin nous aident à traverser les bourgs...

La pluie continue à tomber très finement et s’arrête pour laisser place au brouillard ce qui rend les conditions d’observation du paysage très baroques. Les chemins sont quasiment impraticables. Nous marchons le nez sur nos chaussures pour éviter les glissades et les chutes. Nos bas de pantalon ressemblent à de petits tas de boue et les chaussures disparaissent sur les éclaboussures.

C’est dimanche. 

Saint-Côme d’Olt, petit village médiéval magnifique avec une église à clocher torsadé est quasiment vide. Tout est fermé.  Nous traversons le Lot sur un très joli pont et commençons à le longer. Avant d’arriver à Espalion, nous sommes surpris par une montée bien raide toujours dans la boue, qui nous mène à une vierge dominant la vallée.

ESPALION

Espalion est un gros bourg médiéval qui enjambe le Lot au moyen d'un très joli pont ancien. Nous avons réservé ce matin deux lits dans le gîte de Saint-Jacques de l’autre côté du pont.  18 pèlerins maxi. Ici les dimensions sont humaines  et les tauliers  sont des jeunes gens charmants.

Daniel et moi avons les épaules en compote.  Nous verrons bien demain une étape de 28 km qui nous mènera à Golhinac, avant dernière étape avant le Graal : la petite ville de Conques où  nous retrouverons nos amis du « jardin sous les arbres »

Petit galerie photographique >>>>ICI

Lundi 20 mai 2019

Hier soir nous avons découvert avec plaisir le petit village d’Espalion. Nous avons réservé deux lits dans une chambre de 5 dans un gîte d’étapes pour pèlerins. Nous avons déjeuné avec les 5 autres pèlerins qui étaient de passage avec nous. Au menu : soupe de légumes au pain trempé et confit de poule aux tagliatelles sauce tomate : un régal de marcheur !

 repas de pèlerins au gîte Saint-Jacques à Espalion

Avant de manger vers 17 h 00 nous avons fait une petite balade pour trouver une viennoiserie dans le village. Nous avons découvert qu'Espalion était la ville d’origine d’un monsieur qui avait inventé un tas de trucs pour la plongée sous-marine à la fin du 19e siècle et donc qu’il y avait un super musée du sacphandre à Espalion. Mais nous étions dimanche soir et il était fermé.

Misère de misère ! frustrés les vieux plongeurs...

Une chance : la pharmacie était ouverte elle était de garde ce dimanche-là. J’ai pu me précipiter sur des petites boules Quies qui m’ont permis d’échapper au ronflement intempestif d'un de nos colocataires.

Ce matin : départ 8 h 10. Nous retraversons le pont pour retrouver les clous de bronze cloués sur le sol du chemin de Compostelle.

C’est la plus grande étape de notre périple. 28 km de chemins un peu moins humides et boueux (ça reste à prouver...) qu’hier avec une étape sur le bord du Lot à Estaing charmant petit village médiéval auquel on accède par un vieux pont magnifique (et oui ! encore...).

Comme son nom l'indique

Là, nous nous rendons à l’office du tourisme pour demander où nous pouvions nous procurer des sandwichs car il n’était que 11 h 00. La brave jeune femme nous indique une brasserie qui fait des sandwichs selon elle. Nous nous y rendons et constatons que les sandwichs n’était pas proposé à la carte. La taulière nous indique une boulangerie où nous nous procurons de gros sandwichs jambon beurre que nous entamons dans la brasserie en question en commandant un café. Le taulier nous explique qu’à midi il servait à manger (une heure plus tard !!!) et que nous étions inopportun avec nos sandwichs. Ni une ni deux nous prenons nos cliques et nos claques payons nos café et disparaissons loin de ces blaireaux pas du tout accueillants.

En début d’après-midi nous nous demandons si nous n’allons pas réserver un gîte à Golinhac la météo n’étant pas vraiment sûre. Le gîte camping de Bellevue à Golinhac n’avait plus qu’une chambre à 2 lits que nous avons réservée illico.

 Le pèlerin en pleine rêverie bucolique

Au milieu de l’après-midi je dis à Daniel que si le soleil se montre une fois dans notre séjour je lui payais l’apéro. Bingo le soleil nous gratifie d’un de ses rayons moins d’une demi-heure plus tard… Ce soir c'est ma tournée !

Après 28 km et 7 heures de marche nous sentons bien nos épaules… Il est temps de poser le sac. Réservation à 19 h 00 à la Bastide d'Olt pour réparer nos corps meurtri avec de la bonne tortore locale…

21h00 : nous sortons du restaurant bien gueudés (patois charentais). D'abord j'ai offert l'apéritif à Big Dee, ensuite un collègue pèlerin (qui était en train de butiner deux pèlerines à une autre table) a absolument voulu partager sa bouteille de rouge avec nous en complément d'apéro, enfin nous avons bu le demi de vin d'Estaing que nous avions commandé. Par bonheur tout cela a été absorbé par une soupe à l'oignon avec des croûtons trempés, une bonne tranche de pâté accompagné d'une salade de haricots verts avec une sauce à l'échalote, une cuisse et avant cuisse de poulet accompagné d'une purée maison suivi d'un gros chou à la crème pâtissière baignant sur un lit de crème anglaise. Nous n'avions pas le choix, c'était le repas du pèlerin 13,50 €.

C'est très marrant on peut détecter les pèlerins très facilement à la sortie des restaurants c'est ceux qui marchent sur des oeufs. Leurs courbatures rendent leurs démarches semblables à celles de pingouins avinés.

Demain départ pour notre dernière étape vers Conques. La météo prévoit de la pluie enfin ! Nous n'attendons que cela : une bonne rincée avec des cailloux bien glissants. C'est vrai, quoi, ce soleil écrasant pendant trois jours pfffff !!!!! ça va bien.....!!!!

Photos et vidéos >>>>>ICI

Mardi 21 mai 2019

13h00 : nous sommes arrivés à Conques après 22 km dans un brouillard changeant.

Conques est un petit bourg médiéval (très très très médiéval) avec une curiosité incroyable : Il possède la plus haute église romane de France ; 22 m deux niveaux de fenêtres (comme ses grandes soeurs les gothiques) : une merveille d'architecture religieuse. Tout le village est rénové selon les critères architecturaux adhoc. Evidemment il a attiré la convoitise de nombres de commerçants de tous poils. Il y a à prendre et à laisser...

Le Jacouillet est fin prêt  !

Nous donnons rendez-vous à nos amis du Grand-Vabre pour qu'ils viennent nous chercher à Conques ce qu'ils font très vite. Arrivés au Grand-Vabre et après un petit café dans l'estaminet local, Daniel et moi nous improvisons woofer d'un soir en aidant nos bisounours à clôturer un nouveau jardin planté au milieu de la rive du Dourdou de Conques, petit affluent en rive gauche du Lot.

Au retour nous aidons nos amis à préparer un dîner de rois avant de passer notre dernière nuit au paradis du jardin dans les arbres.

Je profite de ce petit blogounet pour remercier chaleureusement Violette, Julie, Raphaël et David pour leur hospitalité et leur grande chaleur humaine. Merci également à mon compagnon de route Daniel, dit "le gros", "Dan", "the Big Dee", pour m'avoir fait connaître ces gens en tous points charmants...

Voilà. Les Jacouillets sont fin prêts pour leur vrai départ fin août... quelques ajustements dans nos trousseaux seront opportuns mais bon an mal an notre équipement étaient relativement bien au point.

Les images sont >>>ICI